Nouvelle? Pas vraiment, Ferdinand Porsche, le papa de la voiture du peuple (la Volks Wagen) dessinée à l’initiative d’Adolph Hitler avait comme autre passion, le matériel agricole. Il en créa d’ailleurs pendant plusieurs années, des tracteurs rouges de 12 à 50 chevaux avant de se consacrer pleinement à un tout autre sujet, la fabrication d’autos sportives. En donnant récemment le top départ de sa nouvelle usine de Gashora, au Rwanda, à environ 60 km de la capitale, Kigali, la branche africaine du groupe allemand remet le couvert et vient de dévoiler un tracteur 100% électrique. D’apparence simpliste, ce petit tracteur équipé de batteries interchangeables de 32 kWh, soit autant que dans les dernières e-Up, afficherait 27 chevaux. Pour ne pas perdre de temps lorsque celles-ci sont à plat, ses batteries seraient interchangeables. Mais alors, quid de la recharge? Au Rwanda, les infrastructures électriques sont limitées, et la production d’énergie vient majoritairement de l’énergie hydraulique. Volkswagen a prévu de vendre des infrastructures équipées de panneaux solaires, sous lesquels les tracteurs viendront recharger leurs batteries. Un e-Hub serait d’ailleurs en train d’être construit et devrait être opérationnel au premier semestre 2025.
L’information fait écho à des résultats inquiétants du premier groupe automobile européen : une marge dégringolante et 63,7 % de bénéfices en moins. Résultat, la marque a lancé un vaste plan d’économies ces derniers mois, qui devrait se traduire par la fermeture ou la cession d’au moins trois usines en Allemagne et ce matin, de la vente de son usine chinoise et sa piste d’essai au Turkestan oriental «pour des raisons économiques». Volkswagen prévoit par ailleurs un plan de départs volontaires et ne remplacera pas les départs en retraite.
Serait-ce alors un retour aux sources pour Volkswagen, que de proposer un tracteur accessible et écologique à des pays où l’agriculture est en marche forcée, et un moyen de se diversifier dans un contexte automobile morose?