En Ukraine, les semis doivent se faire urgemment. Cependant, de nombreux champs ont été minés et sont jonchés de projectiles potentiellement explosifs. Un agriculteur a opté pour le système D et modifié son tracteur, un Kharkov T150K articulé à partir de pièces de chars russes endommagés.
Selon les estimations du Premier ministre ukrainien Denys Anatoliovytch Chmyhal, environ 30 % des terres ukrainiennes seraient minées, ce qui représente un danger mortel pour les agriculteurs qui doivent les ensemencer. Et compte tenu de la surface arable potentiellement minée, le travail des démineurs ne pourra se faire immédiatement. Il y a urgence à trouver des solutions. Cependant, on sait les ukrainiens très débrouillards, et ce dès le début de leur attaque par les russes. Il suffit de se remémorer comment ils arrivent à s’accaparer les armes de leurs ennemis (voir article).
Un agriculteur de Hrakove le prouve à nouveau en modifiant son tracteur articulé, un Kharkov T150K assemblé en masse dans l’usine de Kharkiv, bombardée dès le début du conflit et se situant à proximité de son exploitation. Il l’a équipé de diverses pièces récupérées de chars russes abandonnés ou partiellement détruits. Lame frontale blindée, rouleau palpeur pour sonder le sol, tôles de protection latérales, ventrales… rien n’a été laissé au hasard, bien que l’assemblage puisse paraître quelque peu sommaire. C’est que l’agri-démineur, Oleksandr Kryvtsov est conscient que l’engin peu à tout moment être détruit par une mine antichar. Il n’a laissé aucune place à l’esthétisme; sa seule ambition étant de se débarrasser de ces pièges laissés par l’ennemi, pour que le pays ne puisse plus se nourrir. Une guerre alimentaire est en jeu. Pour ne pas se risquer personnellement, ou ses chauffeurs, le tracteur est télécommandé. “Nous avons roulé sur une mine antichar. La protection a été détruite, mais le tracteur est toujours fonctionnel“, a-t-il déclaré.
L’agriculteur de Kryvtsov dirige sa propre entreprise agroalimentaire et ainsi réussi à nettoyer ses champs, peu à peu, pour pouvoir semer et cultiver ses cultures. Le chef de l’unité locale de déminage a déclaré à l’agence Reuters: “Il aurait fallu des années pour déminer manuellement ce champ particulier et ensuite être en mesure de garantir qu’il n’y ait plus de mines ici.”