A 40 ans, une New Holland 8070 passe son bac !
Malgré leur âge, les New Holland 8000 ne sont pas encore au bout du… batteur! De l’autre côté du monde, elles trouvent une seconde vie des plus épiques.
Celles qui, pendant plusieurs décennies vous ont rendu de bons et loyaux services, à moindre coût et avec une fiabilité quasi sans faille, accusent leur âge. À tour de rôle, elles font valoir leurs droits à une retraite bien méritée et, en conséquence disparaissent peu à peu du paysage européen au profit des générations suivantes.
Du Moyen Orient à l’Asie de l’Ouest, ces quadragénaires même marquées par des milliers d’heures d’usage, quelques faiblesses physiques qui ne vont pas en s’améliorant sont pourtant le nec plus ultra. Si elles font l’objet de convoitise dans cette partie du monde, particulièrement en Inde, où les besoins en matériel de récolte doivent être corrélés au volume de tracteurs écoulés chaque année, entre 600.000 à 700.000 tracteurs. Les moins de 60 chevaux sont bien adaptés aux besoins et aux moyens de leurs utilisateurs. Mais ils limitent le développement des machines de récolte, plus exigeantes en puissance. Car en Inde, la plupart des moissonneuses batteuses sont fabriquées en associant un tracteur classique dépourvu de ses roues sur un châssis de battage. La transmission se faisant avec une grande chaîne reliant le pont moteur aux roues de la moissonneuse batteuse, de la même façon que certains enjambeurs viticoles en Europe dans les années 60-70. Lors des récoltes, ce sont des entrepreneurs et des coopératives qui interviennent et à l’image de l’Europe à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, cherchent davantage de performances.
L’acquisition de matériels neufs de Chine ou fabriqués localement par des marques comme Claas, avec sa Crop Tiger n’est pas envisageable pour certaines structures. L’importation de machines d’Europe, démontées, et même découpées partiellement et fourrées par on ne sait quel miracle dans de vieux containers reste un excellent plan B. Mais rien n’a été prévu pour les accueillir, à l’image de cette embarcation de fortune qui permet à cette grosse machine de franchir un fleuve. Une situation anachronique qui n’a rien d’exceptionnel dans des régions agricoles où les infrastructures sont limitées, voire inexistantes.
