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Ces Braud venues de Finlande

Alors que la petite 258 voit sa production arrêtée au tournant des années 1980, Braud n’a plus aucune moissonneuse batteuse de moins de 100 chevaux à proposer sur un marché qui, il est vrai est en net repli. Alors qu’il entre dans un nouveau plan d’urgence, le spécialiste va devoir faire appel à ses relations pour pouvoir satisfaire la demande à moindres frais.

Quatorzième constructeur mondial de moissonneuses-batteuses, Braud ne fait plus le poids sur un marché en régression face aux géants que sont Massey-Ferguson, John Deere, Claas, New Holland ou International Harvester. Rien qu’en France, les ventes de moissonneuses batteuses dégringolent de 13% entre 1979 et 1980. Il ne se vend en 1980 plus que 4.392 machines, contre 4.958 machines l’année précédente. L’ensemble des constructeurs de matériel agricole est impacté par le nombre d’exploitations en baisse et comme le reste de l’industrie, à un nouveau choc pétrolier. Braud, alors le seul constructeur français de moissonneuses-batteuses en 1980, se voit contraint de fermer son usine d’Angers, construite en 1971, pour procéder à un regroupement de ses activités dans son usine originelle de Saint-Mars-la-Jaille (Loire-Atlantique). Un retour aux sources qui se solde un  » plan d’urgence « , présenté le 3 novembre 1980 au cours d’une réunion du comité central d’entreprise à Angers. 375 postes sur 585 sont supprimés.

Le spécialiste de la récolte doit aussi faire des choix techniques et économiquement pragmatiques afin de pouvoir retrouver un équilibre. Le choix de la raison le conduit a étoffer son offre par le bas, avec deux machines de moins de 100 chevaux qui n’est pas de sa production et qui répond à une demande de très petites machines qui s’essouffle a mesure que les exploitations réduisent en nombre et progressent en taille. Les agriculteurs français vont apprendre la nouvelle dans la Revue Technique du Machinisme Agricole, à l’occasion du 52ème SIMA, porte de Versailles en mars 1981. « Pour couvrir les besoins des petites exploitations, Braud offre maintenant deux nouvelles petites machines, la S500 et la S600. Elles sont importées de Finlande, où elles sont construites par la société Sampo Rosenlew. Il faut en effet considérer que ces machines s’inscrivent dans un secteur du marché où les ventes en France sont très limitées et ne couvriraient pas les frais d’études et de fabrication. Elles sont d’ailleurs commercialisées en Allemagne par New Holland. » Bien que le choix soit judicieux, ces deux machines ne connaitront pas le succès. Les ventes resteront confidentielles jusqu’à l’arrêt de production des bleues de France en 1984. 

Ces machines possèdent un équipement assez complet pour leur catégorie.
Le modèle S500 dispose d’un centre de gravité assez bas conféré par la position basse de son moteur qui se trouve placé transversalement derrière la roue avant droite.
Modèle Braud s500 Braud s600
Années de production 1981- 1981-
Moteur Valmet 3 cylindres de 3,3 l. Valmet 4 cylindres de 4,4 l.
Puissance (ch) 64 84
Capacité du réservoir de carburant (l) 100 140
Type de transmission d’entraînement mécanique 3 vitesses  
Vitesse de conduite min-max (km/h) 1,5-20 1,5-22
Nombre de secoueurs 4  
Batteur (cm) 50×86 55×105
Surface de nettoyage (m2) 2,91 3,52
Largeur de coupe (m) 2,7 3
Capacité de trémie (l) 2100 2500
En trente ans, les conditions de production de l’agriculture ont évolué très fortement. Entre 1979 et 2020, le nombre d’exploitations agricoles est passé d’environ 1,2 million à 416.054 ; il avait déjà été divisé par deux entre 1955 et 1979. La taille des exploitations, par contre, s’est nettement agrandie. Ainsi, en 1979, 88 % des exploitations agricoles étaient de petites exploitations, utilisant une superficie agricole inférieure à 50 hectares. Les exploitations moyennes, de 50 à moins de 100 hectares, représentaient seulement 9 % du parc et les grandes exploitations, de 100 hectares ou plus, comptaient pour moins de 3 %. La tendance ne s’est pas inversée au fil du temps, ce qui a profondément métamorphosé le paysage agricole. La technique aussi. En 2020, il s’est immatriculé 1.536 moissonneuses batteuses en France. Des machines de plus en plus grosses et performantes, et un nombre de fabricants considérablement réduit. Braud est le dernier fabricant de moissonneuses batteuses françaises, absorbé par le groupe Fiat en 1984, pour ne produire ensuite plus que des machines à vendanger sous sa propre identité, puis New Holland. 

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