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Disparition d’Amilcare Merlo

Alors que débutait l’EIMA de Bologne, on apprenait hier la disparition d’Amilcare Merlo. Il allait avoir 88 ans.

Personnage charismatique, particulièrement apprécié par la profession pour son professionnalisme et sa passion autant que par sa simplicité, Amilcare Merlo était de ces personnes qui aiment innover tout en restant au contact du terrain, de l’utilisateur et de ses collaborateurs. Il n’était ainsi pas rare de le croiser sur le stand de son entreprise ou dans les allées de l’EIMA, au SIMA comme à l’Agritechnica, et même lors de rencontres plus confidentielles, telles que les évènements dédiés à la presse où il ne manquait pas de mettre la main à la pâte, appuyant avec bienveillance les propos de ses collaborateurs, dans un français impeccable. Très avenant et chaleureux, il laisse derrière lui une entreprise bientôt soixantenaire, devenue rapidement l’un des plus grands spécialistes de la manutention. 

En signe de respect, l’usine et les bureaux ont fermé à 14h00 hier et resteront fermés jusqu’aux funérailles. Il laisse dans le deuil son épouse Denise et leurs cinq enfants, Cristina, Paolo, Silvia, Andrea et Marco, mais également ses collaborateurs à qui nous adressons nos condoléances. 

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Une vie dédiée à ses clients

Né en novembre 1934, Amilcare Merlo aurait fêté ses 88 ans le 24 de ce mois. Il a commencé à travailler très tôt dans la forge familiale, rejoignant sa sœur aînée Natalina (décédée l’année dernière à l’âge de 91 ans). Son père, Giuseppe Amilcare Merlo, avait créé l’entreprise dans le centre de Cuneo en 1911. Alors que Natalina a repris la comptabilité et l’administration, Amilcare reprend finalement la conception et la production.

En 1964, frère et soeur s’associent et créent la nouvelle société Merlo. Elle fabrique un petit dumper motorisé (Amilcare Merlo sur son prototype en photo) puis une bétonnière elle aussi automotrice. 

En février 1972, le toit du bâtiment de l’usine s’effondre sous le poids de la neige, après une violente tempête. Un certain nombre d’employés, dont Amilcare, sont tombés d’une hauteur d’environ huit mètres lorsque le toit s’est effondré, mais miraculeusement, ils ont tous échappé à de graves blessures. Le petit groupe d’employés travaille 24 heures sur 24 et, avec le soutien de leur banque, reconstruit le bâtiment et reprend au plus vite la production. Les innovations seront alors régulières et en 1981 nait le premier chargeur télescopique, le SM30. L’usine Cervasca de Cuneo ne cessera de grandir à mesure que les innovations se soldent par de beaux succès commerciaux. Citons le Roto, un appareil à tourelle capable de rotater à 360 degrés pour le BTP, le moteur en position latérale pour les chargeurs télescopiques, la cabine suspendue, le contrôle électronique de charge CDC et le chargeur hybride Multifarmer. Aujourd’hui, l’usine occupe une superficie de plus de 30 hectares et emploie 1.400 salariés. À l’étranger, la société opère à travers une demi-douzaine de filiales de vente et de service et un vaste réseau de distributeurs indépendants, avec des revenus de plus de 500 millions d’euros (dont près de 84 réalisés en France par sa filiale).

Au cours des 20 dernières années, Amilcare Merlo a reçu de nombreux prix et distinctions. Il reçoit le titre de Cavaliere del Lavoro (Chevalier du travail), donné par le président de la République italienne Azeglio Ciampi en 2002. Il est élevé, la même année, au rang de chevalier du Mérite agricole de la République française pour ses travaux de recherche sur les technologies appliquées à l’Agriculture. Il a reçu de nombreuses manifestations d’estime, en qualité d’entrepreneur brillant et de citoyen exemplaire, comme les prix « Sigillo d’oro » en 1996 et « Cuneese nel Mondo », ainsi que le titre de citoyen d’honneur de Cuneo en 2015, de la part de la Chambre de commerce, d’industrie, d’artisanat et d’agriculture de Cuneo. Amilcare Merlo avait rejoint d’autres figures emblématiques qui ont marqué l’histoire de l’ingénierie mécanique en Italie : Giovanni Agnelli, Enrico Mattei, Giorgetto Giugiaro et Sergio Marchionne. Enfin, il a également été vice-président adjoint de la confédération industrielle de Cuneo entre 2010 et 2013, et depuis lors, il est membre du conseil général de la confédération. Il est également administrateur de la chambre de commerce locale depuis 2004

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