Victime collatérale du redressement judiciaire de sa maison mère Pichon Industries (reprise par le danois Samson Group), Gilibert est liquidé en 2018, laissant derrière elle tout une histoire liée à l’épandage et le transport.
Qui n’a jamais entendu parler de l’entreprise iséroise créée en 1950 à Faramans? Celle qui dans les années 70 employait jusqu’à 170 salariés concevait des épandeurs à fumier liquide ou solide, des remorques à quatre roues type tribenne, des bennes modulables et monocoques mais également des plateaux fourragers, des remorques distributrices avec ensileuse combinée, des distributrices d’aliments en farine ou granulé. Ce que l’on ne sait pas forcément, compte tenu des faibles quantités fabriquées, c’est que dès les années 70, la firme avait développé son propre transbordeur. Les américains, depuis toujours ambassadeurs n’avaient qu’à bien se tenir. L’isérois avait dimensionné son “TR 36” au format des moissonneuses de l’époque. En effet, ce petit appareil n’engloutissait que 3,6 m3 à chaque chargement. A l’époque, ce type outil capable de transborder la récolte des champs jusqu’aux bennes à proximité n’était vraiment pas des plus courants. Il faut même attendre la fin des années 90 pour qu’il ne trouve vraiment preneur en France, avec des contenances de 18 à 36 m3 la plupart du temps. Les plus gros atteignant aujourd’hui 52 m3 (Perard Interbenne 52), soit plus de 14 fois la capacité du Gilibert TR36.
La brochure originale:
Acheté en octobre 2015 à la barre du tribunal de commerce par le groupe finistérien Pichon, Gilibert employait 54 personnes dont certaines présentes dans la société depuis trente à quarante ans. Le constructeur isérois réalisait alors un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros. En juillet 2018, Pichon Industries (environ 30 millions de chiffre d’affaires, 140 salariés) avait déjà cédé à Mecalac son activité de chargeuses articulées et de valets de ferme afin de se recentrer sur la production d’engins de manutention, de tonnes à lisier et d’épandeurs à fumier. Et en 2016, l’entreprise investissait dans une nouvelle usine à Landivisiau (Finistère). S’il pouvait s’avérer être un bon complément d’activité pour Pichon et un appui à l’export, Gilibert s’avère finalement peu rentable, ce qui au moment du redressement judiciaire du fabricant breton lui aura été fatal. |