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Marché des agroéquipements; une reprise attendue pour 2025

Le secteur industriel des agroéquipements s’enfonce dans la récession et ne perçoit pour le moment aucun signe de reprise selon l’AXEMA, le syndicat français des industriels de l’agroéquipement.

En effet, les prises de commandes qui s’étaient stabilisées au printemps ont à nouveau décroché au troisième trimestre. De janvier à septembre, elles sont en recul de -13% par rapport à la même période de l’année précédente et de -28% par rapport à il y a deux ans. En volume de prises de commandes, 2024 devrait être la plus mauvaise année depuis 2010. Le chiffre d’affaires des fabricants français d’agroéquipements plonge depuis le mois de mai, tiré vers le bas par les mauvais chiffres à l’export. Au terme des huit premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires du secteur affiche une baisse de -14,5%, dont -23% à l’exportation.

Les marchés des agroéquipements sont tous orientés à la baisse, de l’Amérique du Nord à l’Europe de l’Ouest, en passant par l’Asie et les pays de l’Est. Il n’y a actuellement aucun relais de croissance géographique pour les exportateurs français. Les ventes d’agroéquipements sur le marché français, en légère diminution au 1er trimestre 2024 (-4%), se dégradent à vue d’œil: -12,5% au deuxième trimestre et -18% au troisième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, elles devraient accuser un recul de -10% à -15%, pour s’établir à 8 milliards d’euros. Les ventes s’élèveraient selon le scénario prévisionnel d’Axema à 7,6 milliards d’euros en 2025, soit un recul de -5% pour la seconde année consécutive.

Malgré tout, certaines familles de produits tirent leur épingle du jeu ou renouent progressivement avec la croissance. C’est le cas notamment du matériel d’élevage et de transport, des serres et des espaces verts. Les marchés les plus difficiles sont ceux qui dépendent des grandes cultures et de la viticulture, deux secteurs agricoles impactés par des baisses de production et des prix bas.

De premiers ajustements sur l’emploi et des tensions sur la trésorerie

Les carnets de commandes se vident, entraînant les premiers ajustements sur l’emploi. Ainsi, 29% des entreprises ont déjà réduit leurs effectifs (hors intérim) en 2024. Par ailleurs, 21% envisagent de nouvelles réductions dans les 12 mois à venir. 15% des entreprises interrogées dans la dernière enquête de conjoncture d’Axema ont par ailleurs effectué une demande d’activité partielle. Parmi elles, deux se sont vu refuser ce dispositif de maintien de l’emploi, au motif que la baisse de leur activité était structurelle et non conjoncturelle. Axema tient à rappeler le caractère hautement cyclique de l’activité des agroéquipements. Cette dernière est fortement corrélée aux revenus agricoles qui sont très volatiles pour certains produits (céréales, oléagineux, viande porcine, etc.).

Les principaux sujets de préoccupation remontés par les dirigeants d’entreprises lors de la dernière enquête de conjoncture sont les suivants par ordre décroissant d’importance; le niveau d’activité des entreprises; les perspectives de marché, la difficulté à appliquer et à s’adapter à réglementation française ou européenne et la trésorerie et les retards de paiement. 41% des sondés signalent des tensions sur leur trésorerie dont 6% des tensions très fortes.

L’optimisme reste de mise

Pour autant, les dirigeants ne perdent pas le moral: 45% se disent encore plutôt voire très optimistes. Ce fond d’optimisme est lié à la nature de l’activité. Il faudra en effet nourrir de plus en plus de personnes avec de moins en moins d’agriculteurs. Les agroéquipements constituent une solution pour résoudre cette équation.

AXEMA table sur une reprise progressive à partir de mi-2025, conditionnée par des récoltes agricoles normales. La relance sera également stimulée par le renouvellement naturel du parc et l’arrivée de nouvelles technologies, renforçant la productivité des agriculteurs.

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