Ne l’appelez plus SIMA. Créé en 1922, le Salon International du Machinisme Agricole, devenu le salon international des mutations agricoles en 2022 n’en a pas fini de… muter! Plus qu’un salon, AgriSIMA sera en 2026 le nouveau rendez-vous convivial de la filière.
Derrière AgriSIMA, il y a une toute nouvelle équipe composée de deux têtes bien connues de l’univers des agroéquipements. Damien Dubrulle d’abord, le Président de l’AXEMA, syndicat des constructeurs de matériel agricole en France et aussi pdg de Downs, constructeur spécialisé dans le matériel de récolte de pommes de terre. Ensuite, bien connu dans l’évènementiel “Pro”, Frédéric Bondoux, préside la société Profield Events, organisatrice de salons professionnels tels que le Salon Vert, le Salon de l’herbe, le salon des ETA et d’autres dédiés au Golf. Issu de l’univers de l’ameublement, Gaëtan Menard fait ses débuts dans cet univers. L’organisateur du salon Esprit Meuble va apporter son expertise dans l’organisation d’un tel évènement.
Pour structurer et organiser AgriSIMA, la société AgriVitiEvents a été créée avec l’Axema en tant qu’actionnaire majoritaire (à 65%) et 17,5% pour Frédéric Bondoux et 17,5% pour Gaëtan Ménard. Jusqu’alors, le SIMA était organisé par Comexposium, qui détenait 65% d’une structure commune avec l’Axema, elle seulement propriétaire de 35%. De ce fait, les intentions ont sensiblement évolué. La nouvelle entité s’est donnée pour mission de reconquérir exposants et visiteurs, après une édition 2022 en demi-teinte. Seulement 153.000 visiteurs avaient fait le déplacement à Paris Nord Villepinte, contre 230.000 en 2019.
“La dernière édition n’était clairement pas à la hauteur,” accuse Damien Dubrulle, conscient qu’il s’agissait de l’édition du redémarrage, après la pandémie de Covid. “Nous (la France), la France, ne sommes pas le premier pays producteur d’équipements agricoles, ni mêmes les premiers exportateurs.” commente Frédéric Bondoux. “Nous ne sommes pas de grands fournisseurs de composants mais sommes le premier pays producteur de produits agricoles de l’Union Européenne. On doit reprendre notre destin en main.” Président du Sedima (le Syndicat National des Entreprises de Services et Distribution du Machinisme Agricole, d’Espace Verts, et des Métiers spécialisés) associé à cette cause, Alexandre Mortier rajoute: “La filière a besoin d’un salon capable de mettre en avant l’excellence des productions agricoles françaises.”
Opération séduction
D’abord, le salon va se réaligner en février avec le SIA, Porte de Versailles, pour que l’excellence de l’agriculture française résonne plus fort. Les visiteurs qui feront le déplacement vers la région parisienne retrouveront leurs habitudes, de pouvoir sillonner les deux salons simultanément. Une tradition pour un certain nombre de provinciaux depuis que le salon s’est séparé du SIA en deux, en 1991. L’AgriSIMA se limitera toutefois à quatre jours, du dimanche 22 au mercredi 25 février 2026, contre neuf pour le SIA. Quid du lieu? Compte tenu de l’ampleur d’une telle organisation, des infrastructures, de la logistique et des services nécessaires pour faire vivre un tel évènement, le Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte (93) semble à nouveau une évidence.
Pour que la prochaine édition 2026 puisse faire le plein de visiteurs, AgriSIMA devra séduire les exposants, constructeurs, importateurs, fournisseurs de services et de conseils… “Près de 60% des visiteurs viennent voir des nouveautés” souligne Frédéric Bondoux. Avec ce ré-alignement calendaire, AgriSIMA se tiendra seulement 3 mois après Agritechnica, la pépinière mondiale des nouveautés. Une proximité qui permettra au salon parisien de faire à son tour le plein d’attractions, d’autant que peu de français se déplacent en général à Hanovre. Un programme qui devrait s’annoncer riche et qui fera l’objet d’une communication soutenue auprès des professionnels et du grand public en amont. Digitale, la “plateforme Agri SIMA 365” diffusera quantité de contenus vidéos, articles, podcasts avec les marques, des webinaires, des forums thématisés. Dans l’ère du temps, le salon sera sur les réseaux sociaux (Linkedin, Facebook, Youtube, Instagram). Notons également que le concours des innovations est reconduit, avec l’AgriSIMA Awards.
Dédié aux agriculteurs céréliers, polyculteurs, éleveurs, ETA, CUMA, concessionnaires, mais également aux coopératives, négociants, chercheurs, experts et sociétés de conseil, AgriSIMA mettra aussi l’accent sur des thématiques fortes avec des espaces dédiés aux nouvelles technologies, à l’énergie et l’élevage. Pendant le salon se tiendront des conférences, tables rondes, talks, et un plateau TV. La visite sera facilitée par une signalétique, des plans, une application et un outil permettant de prendre rendez-vous avec les exposants.
Pour les visiteurs internationaux, un programme d’invitation spécifique sera mis en place. AgriSIMA va aussi collaborer avec les filières et leurs syndicats, les ambassades pour accueillir davantage de délégations étrangères.
Un autre point sur lequel le trio est très attaché, la convivialité. “Elle doit se ressentir non seulement sur le stand de nos exposants, mais également dès l’arrivée des visiteurs” souligne Frédéric Bondoux. “Les agriculteurs sont des lève-tôt. Pour ceux qui arriveront de 7 à 9 heures, nous offrirons le café.” Le soir, de 18 à 20 heures, les visiteurs pourront également profiter d’un moment de convivialité et de détente. Côté gastronomie, il faudra également améliorer les choses. “On ne pourra pas faire aussi bien que nos confrères du Sommet de l’Elevage, mais on y travaille” avoue Frédéric Bondoux. “En plus des points de restauration rapide, il y aura 4 grands restaurants – un par hall – liés à des régions gastronomiques.”
Des stands plus attractifs
L’organisation semble avoir entendu les doléances des clients ex-SIMA. Frédéric Bondoux rassure; “Nous nous sommes donnés comme objectif de faire baisser la note globale de 30%. D’abord en réduisant le prix du mètre carré de 20% par rapport à l’édition 2022 puis par différents postes, comme le coût des moquettes divisé par deux, mutualiser certains achats et coûts, comme la fabrication des stands, la restauration des équipes exposants, des hôtels, de la location des matériels pour l’installation“. “Et nous supprimerons la note de chauffage, alors facturée 8 euros du mètre carré, que devaient payer les exposants du SIMA” rassure Gaëtan Ménard. Des détails qui bout à bout plombaient la note et entamaient profondément l’enthousiasme des exposants. Quelques points ne pourront cependant pas être compressés, puisque le parc des expositions est loué par Viparis, le propriétaire. A commencer par les parkings et certains éléments de sécurité loués aux exposants.
Ces arguments seront-ils suffisants pour convaincre les moteurs d’attraction, les grands tractoristes et full-liners (ndlr: ceux qui ont des gammes pléthoriques) mais aussi les TPE et PME à suivre le mouvement? L’organisation va prochainement transmettre les dossiers d’inscriptions. Assurément, leur présence sera nécessaire pour que la foule s’y presse de nouveau. “Je voudrais faire un corollaire avec le Mondial de Paris.” commente Damien Dubrulle. “Après une édition 2022 en demi-teinte, ce salon de l’automobile a fait carton plein cette année avec plus de 500.000 visiteurs” Comme quoi, se relever et se réinventer est encore chose possible !