Arrivé fin 2023 sur le marché français, Maxus a fait des véhicules utilitaires sa spécialité. En plus de ses trois fourgons électriques, le constructeur chinois, propriété du groupe SAIC (qui détient aussi MG) s’est distingué sur le marché des pickups, au pire moment de son histoire.
Pilonné par une politique de taxation basée sur les émissions de CO2 et le poids, le pickup traditionnel – diesel ou essence – n’a commercialement plus le vent en poupe, alors que la demande est toujours forte. Maxus s’est donc penché sur le sujet et a développé des fourgons et un premier pickup pour les professionnels en quête d’outils capables de porter et tracter lourd. Mais avec un mode d’entraînement exclusivement à propulsion et une autonomie théorique de 330 km selon le cycle WLTP (471 km en cycle urbain), le T90 EV peine à trouver sa place chez les professionnels amenés à sortir des routes bitumées. Il aura cependant permis au constructeur chinois de faire ses armes et pouvoir arriver, fin 2024 avec un appareil plus séduisant.
Il se nomme eTerron 9, ce gros pickup 100% électrique dévoilé en avant première mondiale le semaine dernière au salon IAA de Hanovre (Allemagne) en dit long sur ses intentions, venir taquiner les GMC Sierra EV, Chevrolet Silverado EV, Ram 1500 BEV, Tesla Cybertruck, Rivian R1T, Hummer EV (..) et le Ford F150 Lightning. On ne pourra pas s’empêcher de comparer d’ailleurs la face avant du eTerron avec ce dernier. Tous sont américains, en double cabine, importés au compte goutte par des spécialistes en la matière et affichent des gabarits, des poids et des puissances (et des prix!) sans commune mesure avec les pick-ups jusqu’alors plébiscités par les professionnels européens. Il faudra composer avec cette nouvelle génération d’utilitaires branchés.
Avec ses deux moteurs (un de 170 chevaux à l’avant et un second de 272 ch à l’arrière), le Maxus eTerron 9 est cette fois-ci un vrai “4 roues motrices”. La puissance cumulée de 442 chevaux devrait lui permettre d’abattre le 0 à 100 km/h en seulement 5,8 secondes. Une belle performance pour un véhicule de 2,85 tonnes, tout de même. C’est une seconde de moins qu’un pickup V8 “standard” actuellement commercialisé au Etats Unis, par exemple. Mais pas sûr que ce soit l’argument majeur des professionnels, qui recherchent avant tout de l’autonomie et des capacités de charge et de traction. Maxus parle d’une batterie LFP (lithium-fer-phosphate) d’une capacité généreuse de 102 kWh, ce qui reste un standard dans cet univers des gros pickups électriques (un F150 Lightning affiche de 98 à 130 kWh et jusqu’à 200 kWh pour le Hummer EV). De quoi offrir jusqu’à 430 km en cycle mixte WLTP. Une autonomie qu’il faudra vérifier sur le terrain, et qui sera fortement impactée en cas de charge (620 kg de CU) et de traction (3,5 tonnes remorquable). Le eTerron 9 acceptera la recharge rapide jusqu’à 115 kW, permettant de passer de 20 à 80 % de charge en 40 minutes.
Le coffre avant permettra de loger jusqu’à 236 litres et une fonction V2L permet d’alimenter des outils électriques, jusqu’à 6.600 Watts. Idem, ce n’est pas nouveau sur ce segment. Les “V8” et 6 cylindres diesel américains le proposent depuis plusieurs générations. On peut également citer parmi les équipements une suspension pneumatique, qui permettra d’améliorer le confort d’amortissement mais également rabaisser le véhicule de 60 mm pour faciliter le chargement et passer plus facilement sous des barrières de limitation. A bord, Maxus promet un environnement moderne avec deux écrans en enfilade, une sellerie électrique climatisée/chauffante et massante mais également de généreux rangements.
Quid du prix? Le Maxus eTerron 9 sera commercialisé dès cette fin d’année à 72.900 euros TTC de base. Un prix très attractif si l’on compare à celui des pickups électriques américains, ses concurrents directs, mais assez conséquent lorsque l’on est un professionnel en quête d’un outil de travail avant tout. A relativiser tout de même, un Ford Ranger double cabine de base, avec un moteur 2 litres de 170 chevaux coute 38.240 euros HT auquel il faut rajouter 60.000 euros de malus lié à ses émissions de CO2.
