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Loadix, le premier robot de manutention agricole

Après 6 ans de recherches et de conception, le premier robot de manutention agricole a fait ses premiers tours de roue en public le 13 février. Testé sur une exploitation mayennaise, il assure en toute autonomie l’approvisionnement d’une unité de méthanisation.

Certaines tâches de manutention sont répétitives et chronophages. « Approvisionner notre méthaniseur prend du temps mais pas suffisamment pour justifier l’embauche d’un salarié« , partagent Pierre et Audrey Besançon. Leur exploitation mayennaise produit du lait, de la volaille et du biogaz. Elle sert aussi de test grandeur nature à Loadix, le premier robot de manutention agricole. Mis au point par la start-up brétilienne ManuRob, filiale du groupe M-Extend, ce chargeur est doublement innovant : il est électrique et complètement autonome.

Un chargeur robuste avant tout

Pour concevoir son robot, qui doit avant tout relever le défi de manutentions de charges pondéreuses, la start-up s’est appuyée sur Dintec pour construire une base roulante, équipée de 4 roues motrices. Le bras de levage a une cinétique à déploiement vertical. Cette montée de la charge à la verticale permet de bien répartir la masse sur les essieux avant et arrière. Il monte jusqu’à 4,10 m et peut soulever 2 tonnes. Il est équipé d’un ne soit déséquilibré par un pneu moins bien gonflé. Tout à fait à l’aise pour circuler sur des chemins non goudronnés à une vitesse de 2m/s, Loadix ne peut réglementairement circuler que sur des voies privées.

L’autonomie se joue aussi sur le plan énergétique, avec un moteur électrique et une batterie de 60 kWh. Le temps de recharge complète dure 2 heures mais, comme le poste d’attente du robot est aussi sa base de chargement, Loadix se recharge entre deux sessions de travail, de 2 à 4 heures selon son intensité.

Première présentation en action de Loadix.

Manutention 2.0

Loadix est totalement autonome dans toutes les actions de manutention, y compris l’accrochage/décrochage de ses outils. Le robot est équipé du même système d’accrochage que sur un chargeur conventionnel. Pour s’équiper d’un godet, Loadix se présente devant l’outil, scanne avec des capteurs Lida, sur le devant, sa position exacte et se positionne exactement pour le connecter. Le dispositif Speedlink sécurise la connexion hydraulique. Un tag RFID sur chaque outil permet au chargeur de s’assurer qu’il s’est bien équipé du bon outil.

Après avoir cartographié les chemins à emprunter, les endroits où sont stockés ses accessoires, les zones de stockage des matières à manutentionner dans l’appli de contrôle, le robot effectue les tâches que l’agriculteur lui a assigné. « L’agriculteur établit un planning journalier des tâches et horaires, par exemple mettre 1 tonne de fumier, situé dans tel lieu et les refus d’ensilage de maïs dans le méthaniseur« , explique Pierre Germanaud, directeur produit ManuRob. « Le robot calcule le chemin le plus rapide« . Quand il arrive dans une zone de stockage, un capteur Lidar, en hauteur, scanne l’environnement. Un algorithme détermine le point de chargement optimum. « Le calcul est refait à chaque fois pour optimiser le chargement« , précise Pierre Germanaud. Chaque chargement est également pesé.

En complément de son travail en autonomie, Loadix dispose aussi d’un mode manuel, pour exécuter une tâche particulière, comme aller décharger une palette d’un camion.

Électrique et complètement autonome, le Loadix assure la mission qui lui a été confiée au sein de l’exploitation mayennaise.

Lancement des pré-séries

Le premier marché ciblé par ManuRob est celui des agriculteurs méthaniseurs.  » Pour approvisionner leur unité, il a de nombreuses tâches répétitives, pour lesquelles la présence d’un opérateur n’apporte aucune plus-value« , souligne Richard Swift, directeur marketing de ManuRob. « Ces missions peuvent être robotisées« . Mais la start-up veut voir plus loin. « Loadix est polyvalent et évolutif, souligne Richard Swift. Nous travaillons à le rendre le plus multitâches possible« .

Les premiers robots seront fabriqués en 2024, avec un lancement officiel lors d’Eurotier, qui accueillera aussi le salon spécial méthanisation « Energy Decentral ». ManuRob vise un début de commercialisation en 2025. A quel prix ? « Notre offre commerciale – prix , SAV, réseau de distribution- est en cours de construction« , reconnait Richard Swift « Mais nous visons la parité économique avec l’actuel coût de la manutention, à savoir, un chargeur et de la main d’œuvre« .

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