Lors du forum des Travaux Publics le 24 février dernier organisé à Paris par la FNTP, l’entreprise de BTP nantaise Charier a reçu le trophée « Sobriété et décarbonation des engins » pour son tracteur à hydrogène vert.
Il est le fruit d’un travail collectif avec e-Néo, Lhyfe et Europe Technologies, ce tracteur a nécessité deux années de recherche et d’expérimentations. Le moteur thermique de ce John Deere 6210R a été remplacé par un moteur électrique alimenté par une batterie rechargée par une pile à combustible. Au-delà de la fabrication du tracteur, l’entreprise Charier a dû résoudre plusieurs problématiques : la production d’hydrogène vert; son transport et son stockage sur le chantier. Car pour le moment, la filière d’hydrogène vert n’en est qu’à ses balbutiements et se met seulement en place à travers divers projets de décarbonation sur le territoire.
Engagé dans une démarche visant à réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, le groupe Charier n’a su trouver de véritables solutions auprès des constructeurs classiques. C’est pourquoi il a pris le taureau par les cornes et s’est approché de la société e-Néo en Vendée, déjà connue pour la conversion de véhicules thermiques en électrique. Le projet a germé et est devenu réalité. Après avoir été présenté à Paris en février, ce tracteur à hydrogène vert devrait débuter sa carrière courant avril dans le cadre du chantier de la digue du port de la Turballe. Il servira au transport de matériaux de construction à travers la ville afin de limiter la pollution et les nuisances sonores.
Au travers de ce projet, le groupe Charier souhaite surtout créer une filière d’hydrogène renouvelable pérenne pour les travaux publics en Pays de la Loire. L’hydrogène fabriqué à partir d’un processus d’électrolyse de l’eau est dit vert si ce dernier est réalisé à partir d’électricité renouvelable. L’électrolyse est un processus qui vise à décomposer l’eau (H2O) à l’aide d’un courant électrique. On obtient alors du dioxygène O2 et du H2.