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[2008] 905 hectares semés en 24 heures ; record battu !

Jeudi 12 juin 2008, record battu ! La famille Coggan de Meandarra (Queensland, Australie) venait de pulvériser le record du monde de semis, détenu depuis 2003 par Challenger et Horsch (571,9 hectares). Voici un article écrit à la suite de notre interview de John, le patriarche de l’exploitation, à la suite de cet exploit.

Après avoir trainé pendant 24 heures un semoir de 36 mètres et sa trémie, le John Deere 9630T accompagné de son nuage de poussière s’immobilisent. Résultat des courses; la bagatelle de 905,48 hectares ont été emblavés.  Un motif ; collecter le maximum de fonds pour une cause qui touche de près John Coggan, qui fêtait récemment ses 61 ans. D’ailleurs c’est grâce aux médecins de l’hôpital de Brisbane qu’il peut aujourd’hui se targuer humblement d’avoir battu cet exploit en famille. En effet John revient de loin. Après un accident il y a trois ans, il tombe dans un profond coma. Durant sept semaines, les médecins jugent son état inquiétant. Les transfusions sanguines ne suffisent pas ; une greffe du cœur lui est nécessaire. « Les médecins sont de vrais magiciens. Il ne me restait que 10% de chance de survivre et pourtant, ils l’ont fait. Ils m’ont opéré et je suis toujours là. » Reconnaissant d’avoir été sauvé par ces hommes mais dépité de reconnaitre que d’autres n’auraient pas eu cette chance, l’idée de récolter des fonds lui était indispensable. Lyn, son épouse, espère également que cela fera prendre conscience de la gravité de cette pénurie d’organes dans le pays. « L’Australie est l’un des pays les moins donateurs. Je tiens à encourager les gens à devenir donneur d’organes ou du moins à donner des fonds. Sans le don d’organes, beaucoup de personnes vont mourir sur leur lit d’hôpital ».

L’idée de tenter de battre un record du monde est venue de Tom, le petit fils de John alors âgé de 8 ans. Passionné par le reportage d’un précédent challenge remporté en Ukraine en avril 2003. A l’époque, le Challenger MT865 de 500 chevaux avait semé 571,9 hectares en seulement 24 heures grâce à un semoir Horsch de 18,35 mètres à une cadence de 20 km/h. « Penses tu que nous serions capable de faire la même chose un jour ?», disait il à son père Phillip.

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Ce défi est devenu rapidement une affaire de famille. Cindy, la femme de Phillip joue le rôle d’organisatrice et obtient l’autorisation nécessaire pour enregistrer le record s’il est remporté. Pour battre le record, il faudra qu’une équipe de 4 personnes sème non-stop pendant 24 heures plus de 500 hectares à une densité de 120 graines par mètre carré avec du matériel de série non modifié.

A lui seul, le semoir pourrait détenir le record de largeur de travail. Il s’agit d’une fabrication de Multi Farming Systems, un artisan de Banana (Queensland). Ce modèle qui n’a subi aucunes modifications est doté de 96 dents de semis étroites qui réduisent la quantité de terre travaillée. Chaque unité de semis est montée indépendamment sur le châssis et est constituée d’un vérin hydraulique et d’une roue de rappui. Cette rampe de semis précède la trémie Simplicity a distribution pneumatique, elle-même tractée. Sa contenance de 12000 litres peut paraître énorme, mais la cadence effrénée associée à la largeur de travail oblige le conducteur à s’arrêter toutes les 3 heures et pendant 6 minutes, le temps de faire le plein et de vérifier l’état du matériel.  Le tracteur à chenilles est un nouveau John Deere 9630T, le plus gros modèle du constructeur nord américain équipé d’un moteur turbocompressé de 13,5 litres de cylindrée développant 525 chevaux et d’une transmission Powershift 18/6.

Pour la première fois, les organisateurs ont osé retransmettre le record en temps réel par webcam sur internet. Il était donc possible de suivre en direct sur le site www.rmcam.com.au chaque minute de l’événement. L’enjeu est plus médical que publicitaire s’accordent à dire les Coggan ainsi que leurs principaux partenaires. Il s’agit des firmes John Deere, Chesterfield Australia, Multi Farming Systems, Simplicity Australia, Queens Country Life et la banque Rabobank qui a ouvert généreusement un compte pour recueillir les dons destinés à la fondation de l’hôpital Prince Charles.

 » En ajoutant les pauses, nous sommes capable de semer 41 hectares, si tout va bien » annonce Phillip. « Si la mécanique ne nous fait pas défaut, nous devrions dépasser les 500 hectares environ 12 heures après le départ « . Effectivement, le cap sécurisant est dépassé sans encombre et l’équipe dynamique s’affaire rapidement lors des pauses. Tout fonctionne sur des roulettes pour les Coggan qui finalisent après 24 heures 905,48 hectares sans difficulté.

 

Pour John et Phillip, tout n’est pas terminé. Il leur reste 10000 hectares à semer sur les 20000 que compte l’exploitation

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2 commentaires

  1. Personnellement, j’ai du mal à comprendre qu’en 2022 on se réjouisse encore de voir ça. Sur ces photos, je ne vois qu’un désert sans la moindre vie, sans rien qui puisse ne serait-ce qu’y être favorable. Et tout ça n’est évidemment possible qu’a grand renfort de chimie. Bref, un exploitant esclave des semenciers et industriels de la chimie. Une récolte que personne ne voudrait consommer s’il en avait le choix. Et une Terre dévastée.
    Reste l’exploit technique. Mais pour aller au bout du concept, je ne voit pas l’intérêt d’avoir mobilisé du personnel pour ça… John Deere sait faire des tracteurs autonomes. Point besoin de mettre quelqu’un à bord pour sillonner du désert…
    Bref, vu de France, ça ne fait vraiment pas rêver, bien au contraire

    1. Qui s’est réjouit de cet exploit familial, daté de 2008 et qui a permis de reverser des fonds pour des hôpitaux ? Peut-être l’ignorez-vous mais l’agriculture présente différents profils à travers le monde, liés aux climats, donc aux ressources hydriques, aux températures, ses terres, les modes de consommation de la population et des besoins en énergie. Nous ne pouvons pas raisonner égoïstement qu’à l’échelle française. L’Australie a comme particularité d’être peu peuplée dans les espaces ouverts (donc la main d’oeuvre est quasi absente. Les australiens sont contraints de faire appel à une MO étrangère lors des récoltes et semis) et d’offrir des étendues cultivables impressionnantes. Près de la moitié du pays est cultivable. Soit 400 millions d’hectares de SAU pour moins de 26 millions d’habitants ! Cependant les potentiels sont moindres, car les ressources en eau sont tantôt faibles, tantôt en excès. Les fenêtres de travail peuvent être réduites dans certaines régions. L’agriculture y est extensive, comme dans la plupart des Etats d’Amérique du Nord. Peu de volumes de récoltes, peu de paille et peu de rendement. L’usage de matériels adaptés, donc forcément très larges est une nécessité absolue pour les familles d’agriculteurs. Compte tenu de toutes ces contraintes, d’un potentiel faible, il faut se prémunir contre les attaques d’insectes et la pression cryptogamique. La chimie est nécessaire, surtout vu les surfaces cultivées. Encore faut-il qu’elle soit aussi raisonnée qu’en France, c’est certain. L’agriculture biologique est quasi inexistante en Australie. L’Australie est une île comme vous le savez, et doit préserver ses ressources alimentaires. Chose qui est impossible avec le Bio.
      Je ne comprends pas bien votre critique liée à l’immobilisation de « personnel », sachant que le record a été organisé par une famille, avec du matériel de série. Notez qu’on est ici en 2008 et qu’il n’existe aucun tracteur autonome sur le marché. Pas plus qu’en 2022. Car à l’heure actuelle, le premier tracteur autonome John Deere, un 8R conventionnel vient seulement d’être présenté lors du CES il y a quelques jours. Les engins autonomes ne sont que des concepts à l’heure actuelle!

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