JOHN DEERE : Sept nouvelles presses à chambre variable

Après ses modèles à chambre fixe lancées fin 2016, John Deere a renouvelé ses presses à chambre variable pour la saison 2018.

C’est en France qu’est fabriqué l’ensemble de ces presses à balles rondes. En 1848, la famille Thiébaud débute la fabrication d’outils de travail du sol et de récolte des fourrages et s’installe en 1897 à Arc-lès-Gray. Pour s’agrandir, les franc-comtois s’associent aux établissements Rousseau et Rémy, qui en 1959 deviennent la CCM (Compagnie Continentale de Motoculture). Cinq ans plus tard, le consortium est racheté par l’américain John Deere, qui fait de cette ville de Haute-Saône le centre névralgique d’une partie de sa gamme verte et de la Coccinelle, une presse moyenne densité, l’un de ses best-sellers. Aujourd’hui, le site de 140.000 m2 dont 41.000 couverts emploie 450 temps pleins, plus 100 intérimaires en période de pointe. On y produit encore quelques presses à balles moyenne densité aux côtés des faucheuses conditionneuses, mais la grande spécialité, ce sont les presses à balles rondes. Enfin, le site d’Arc-Lès-Gray produit également les chargeurs frontaux dédiés à l’Europe depuis 1997.

Un projet de longue haleine

Les nouvelles presses à chambre variable se nomment désormais V451G,  V451M,  V461M,  V451R,  V461R,  C451R et C461R et sont le fruit d’un cahier des charges établi avec neuf concessionnaires ayant collecté les avis de sa clientèle. Hétéroclite, cette dernière a fait savoir ses besoins de disposer d’une gamme large, déclinée dans plusieurs niveaux de technologie et d’équipements. Le cahier des charges réalisé dès 2014 soulignait la nécessité d’une grande polyvalence, de pouvoir intervenir dans un fourrage très sec ou au contraire, humide. L’objectif a été d’accroître le débit de chantier et confectionner des balles plus lourdes.

A l’usine d’Arc Lès Gray vont alors naître 33 prototypes, suivis de 17 pré-séries. Un total de 100.000 balles sera confectionné rien que sur la campagne 2017.  Après avoir validé le projet, John Deere confirme son programme en octobre dernier et ses intentions de lancer la production en décembre dernier, pour que les clients puissent en disposer dès ce printemps.

La nouvelle gamme en chiffres: 

1374 nouvelles pièces

200 personnes impliquées

4 millions d’euros investis en Recherche & Développement

2,5 millions d’euros consacrés à la réorganisation de l’usine d’Arc Lès Gray et l’achat de nouveaux outillages (notamment pour la soudure et l’assemblage)

Trois niveaux de finition

Comme sur les tracteurs de la marque au cervidé, la nouvelle gamme se décline dans différents niveaux de finition et d’équipement; G (l’entrée de gamme. Notons qu’il n’y a pas de gamme E économique dans les chambres variables), M (milieu de gamme) et R (haut de gamme).

• En remplacement de la série 8X2, John Deere propose la V451G, plus polyvalente et performante que la 862. Armée du RotoFlow HC sans couteau, elle est notamment destinée aux cultures sèches.
• En remplacement de la série 8X4, John Deere propose les V451M et V461M avec RotoFlow HC Premium sans couteau ou MaxiCut HC 13 couteaux.
• En remplacement de la série 900, John Deere propose les V451R et V461R.

Identique aux modèles à chambre fixe, la largeur des balles passe de 1,17 à 1,21 m tandis qu’elles ont un diamètre compris entre 0,6 et 1,85 mètres (voir tableau). Le pick-up à cames atteint 2 ou 2,2 mètres et dispose soit d’une tôle de précompression ou d’un rouleau. Tous disposent d’un système d’alimentation hérité des 960 et 990, à vis de convergence recentrée sur le rotor. Avec le « Multi-Crop », les V451M et V461M conviennent pour une utilisation quotidienne encore plus intense. Sur toute la largeur du rotor, le système de débourrage bénéficie de série d’un mécanisme de parallélogramme breveté permettant au chauffeur d’éliminer instantanément les obstructions depuis la cabine du tracteur. Six courroies composent la chambre et un total de trois rouleaux accompagnent le fourrage au démarrage afin de former un noyau mou. La lubrification automatique des chaînes et un regroupement des graisseurs facilitent l’entretien. Le débourrage s’opère depuis la cabine grâce à un mécanisme à parallélogramme qui dégage le rotor et les vis de convergence. Le filet est plus facile à installer. Les vérins de porte reçoivent par ailleurs un amortisseur de fin de course.

Quant aux 960 et 990 lancées en 2012 et devenues V451R et V461R, elles sont destinées aux entrepreneurs et gros élevages. Le système d’éjection rapide FRS (Fast Release System) à hayon escamotable permet d’éjecter les balles en 5 secondes. En mesure de produire plus de 120 balles par heure, ces presses peuvent bénéficier du système Tractor Baler Automotion qui permet au tracteur (à variation continue) d’être géré via la presse par une communication Isobus. La presse rythme le tracteur en commandant successivement le ralentissement puis l’arrêt de l’avancement, le liage filet, l’ouverture de la porte et/ou du rideau, l’éjection de la balle, la fermeture et enfin le redémarrage du chantier de pressage.

Toutes ces fonctionnalités seront disponibles sur les presses enrubanneuses C451R/C461R produites en petite série en 2018 pour une pleine production en 2019.