Un camion Volvo adapté aux besoins de l’agriculture
Avec la société A+T Nutzfahrzeuge, un tracteur routier peut se muer en version agricole.
Premier du genre en 1946, l’Unimog de Mercedes a donné des idées à d’autres fabricants, notamment des artisans qui ont su adapter ces camions initialement routiers pour le monde agricole. Pourvu de relevages trois points, d’une prise de force, d’un attelage et de pneumatiques agraires, leur usage nécessitait l’usage d’un tachygraphe, un permis poids lourd, l’utilisation de gasoil routier et le passage aux mines réglementaire. Autant le dire, leur utilisation en France n’avait que peu d’intérêt dans le domaine agricole. Mais cela pourrait changer en ce qui concerne l’Unimog, récemment homologué T1b pour se dispenser de ses contraintes et pouvoir l’utiliser sur une entreprise agricole. S’il roule en version routière à 90 km/h, cette homologation le bride toutefois à 60 km/h sur nos routes françaises (ndlr: n’oublions pas que la vitesse imposée par le code de la route est la même que celle d’un tracteur classique, soit 40 km/h dans le meilleur des cas), ce qui n’est finalement pas un mal, puisque peu d’outils attelés peuvent supporter une cadence.
Quelle utilité?
Dans les pays où la réglementation ne les bride pas à une vitesse plafonnée à 40 km/h, les agro-camions se déplacent plus rapidement qu’avec un tracteur agricole et permettent d’effectuer les mêmes tâches dans un temps record. Ces engins sont fréquemment employés pour des activités où l’agilité, le confort et la rapidité d’exécution priment. Lors de la récolte d’herbe, on les croise en Allemagne ou aux Pays Bas attelés à des remorques autochargeuses, et l’été à des presses haute densité. Plus rarement, car limités par leurs capacités de traction (ndlr: même s’ils ont un profil agraire, leurs pneumatiques sont de faible taille) on peut les retrouver devant des outils de travail du sol, légers de préférence.
La solution A+T
A la base, le Multitruck d’AT est un tracteur routier Volvo FMX de 540 chevaux sur lequel a été rajouté un relevage avant de 2,2 tonnes, un relevage arrière de 3,5 tonnes avec commandes extérieures. Pour pouvoir toujours atteler une benne sur sa sellette ou via l’attelage à boule Scharmüller K80, les bras de relevage arrière sont articulés et se replient dans la largeur du camion.
Côté hydraulique, jusqu’à 2 distributeurs double effet sont montés à l’avant et 4 à l’arrière. Et pour animer les outils, une prise de force 1000 tr/min est proposée. Pour pouvoir travailler aux champs, le FMX qui a déjà été conçu à l’origine par Volvo pour intervenir en BTP reçoit des pneumatiques de dimensions 445/65R22.5 à l’avant et 600/50R22.5 à l’arrière, couplés à un système de télégonflage. Un pack de lestage permet de rajouter 5 tonnes sur la sellette, de façon à l’équilibrer si nécessaire. L’opérateur peut également superviser les opérations grâce à des caméras avant et arrière. Cet engin est encore à l’état de prototype et n’est pas prévu pour le marché français.
